Le compostage est devenu une habitude de plus en plus déployée dans les foyers, et pour cause ! C’est une manière efficace et simple de diminuer ses déchets tout en enrichissant son sol de manière naturelle. Que vous ayez un grand jardin ou juste quelques plantes en pot, le compost permet de recycler des matières organiques et de les transformer en un terreau riche pour vos plantations. Mais attention, tout ne va pas dans le compost ! Savoir exactement ce que vous pouvez y mettre est important pour éviter des odeurs désagréables ou des problèmes de décomposition. Dans cet article, nous allons détailler ce que vous pouvez y ajouter et les erreurs à ne pas commettre.
Les déchets verts : nécéssaires pour un compost riche
Ces déchets sont le carburant de votre compost. Riches en azote, ils apportent la teneur en eau nécessaire pour alimenter les micro-organismes régisseurs de la décomposition.
Qu’est-ce qu’un déchet vert ?
Un déchet vert est principalement une substance organique fraîche et humide, souvent issus de la cuisine ou du jardin. Leur teneur en azote favorise la prolifération des bactéries, ce qui pousse la décomposition. En clair, ce sont ces déchets qui mettent en mouvement tout le processus de compostage.
Restes alimentaires végétaux à composter
Du côté de la cuisine, de nombreux restes alimentaires peuvent aller directement dans votre compost. Les épluchures de fruits et légumes sont en première ligne. Que ce soit des épluchures de carottes, de pommes, de pommes de terre ou même de bananes, tout cela se décompose très bien. Le marc de café, avec de son filtre en papier, est également un excellent ajout. Il enrichit le contenu en azote tout en apportant une texture fine qui aide à l’aération. Les coquilles d’œufs, bien qu’elles mettent plus de temps à se dégrader, peuvent aussi être ajoutées, à condition de les concasser au préalable.
Pour éviter des soucis comme des moisissures ou l’apparition de nuisibles, il vaut mieux éviter de mettre des restes de fruits et légumes trop gras ou sucrés, comme des avocats ou des restes de sauces.
Déchet vert du jardin : que faut-il ajouter ?
Dans le jardin, la tonte de gazon et les mauvaises herbes (sans graines) sont idéales pour enrichir votre compost. Cependant, il faut veiller à ne pas trop en mettre d’un coup. Par exemple, une couche trop épaisse de tonte de gazon peut l’étouffer et donc, ralentir tout le processus. Il vaut mieux l’étaler en fines couches et bien la mélanger avec d’autres matières. Vous pouvez également ajouter les fleurs fanées, les résidus de tailles de haies et les jeunes pousses arrachées.
Astuces pour composter un déchet vert rapidement
Pour qu’il se décompose plus vite, il est conseillé de hacher ou de couper le déchet vert en plus petits fragments avant de l’ajouter au compost. Cela facilite le travail des micro-organismes et permet une dégradation plus homogène. Un broyeur de végétaux peut être utile si vous avez beaucoup de matières à composter, surtout pour les branches et les résidus plus durs. Pensez aussi à bien mélanger régulièrement le tout pour éviter que les substances se compactent.
Les déchets bruns : la structure indispensable au compost
Les déchets bruns donnent du carbone. Ce sont eux qui donnent de la « structure » au compost, empêchant le tout de devenir une masse humide et compacte.
Définir les déchets bruns et leur rôle
Les déchets bruns sont généralement des matières sèches et plus dures. Ils se décomposent plus lentement, mais jouent un rôle important dans l’aération du compost. En favorisant la circulation de l’air, ils permettent aux bactéries aérobies de bien travailler. Un bon compost doit donc toujours contenir une part importante de déchets bruns pour maintenir un bon équilibre entre l’humidité et l’aération.
Quels déchets bruns utiliser ?
Les feuilles mortes, les branches, les brindilles, et le carton non imprimé (comme les boîtes d’œufs ou les rouleaux de papier toilette) sont parfaits pour le compost. Vous pouvez également y ajouter du papier journal (en évitant les encres colorées) ou des cartons non cirés. Si vous avez des cendres de bois, vous pouvez en ajouter de petites quantités, mais attention à ne pas en abuser : trop de cendres pourraient le rendre trop alcalin.
Comment assurer une bonne dégradation des matières brunes
Pour que les matières brunes se décomposent bien, il est préférable de les diminuer aussi en petits morceaux. Par exemple, déchiquetez les cartons ou les papiers pour faciliter leur incorporation. Comme pour les déchets verts, évitez d’ajouter une trop grosse quantité d’un coup. Mélangez les substances brunes et vertes en couches pour obtenir un mélange équilibré.
Éléments à bannir du compost : attention aux erreurs courantes
Tous les déchets organiques ne peuvent pas être intégrés. Certains risquent de provoquer des nuisances, de ralentir le processus, voire d’attirer des nuisibles.
Déchets alimentaires à éviter absolument
Évitez à tout prix de composter du poisson, de la viande ou des produits laitiers. Ces aliments se décomposent très mal et attirent souvent des animaux indésirables, comme les rats ou les renards. De plus, ils dégagent des odeurs très fortes et désagréables. Les graisses, huiles, et autres matières grasses doivent aussi être bannies, car elles peuvent former des couches imperméables.
Plantes malades et autres dangers
Les plantes malades ou envahies de parasites doivent également être évitées. En les ajoutant, vous risquez de propager ces maladies dans votre jardin lorsque vous utiliserez le terreau issu du compost. Il est aussi conseillé de ne pas y mettre des mauvaises herbes déjà montées en graines, sous peine de les voir ressurgir dans votre potager.
Produits chimiques et matériaux non dégradables
Enfin, il faut absolument éviter tout produit chimique (herbicides, pesticides) ainsi que les matériaux non biodégradables comme les plastiques, le verre ou le métal. Même certains papiers glacés ou colorés doivent être évités, car ils contiennent des produits chimiques qui ne se dégradent pas bien et pourraient nuire à vos plantes.
Optimiser son compost : techniques pour accélérer le processus
Même si le compostage est un processus naturel, certaines astuces permettent de l’accélérer et d’améliorer sa qualité. Ces techniques sont faciles à mettre en place et garantissent un terreau prêt à l’emploi plus rapidement.
Aérer et mélanger régulièrement
Un compost bien aéré est un compost qui fonctionne ! Les micro-organismes ont besoin d’oxygène pour bien dégrader les substances. S’il n’est pas suffisamment aéré, il risque de devenir anaérobique (sans oxygène), ce qui ralentit le processus et provoque de mauvaises odeurs. Pour éviter cela, retournez-le toutes les deux semaines environ à l’aide d’une pelle ou d’une fourche. Cela permet d’introduire de l’air dans le tas et de mélanger les matières vertes et brunes.
Une autre astuce consiste à ajouter des brindilles au fond du composteur pour faciliter la circulation de l’air dès le départ. Cela crée une base aérée qui empêche les composants de se tasser.
Maîtriser l’humidité du compost
L’humidité est très importante pour un bon compostage. Si celui-ci est trop sec, il ralentira la décomposition, alors que s’il est trop humide, il risque de devenir malodorant. L’astuce est de maintenir une teneur en eau semblable à celle d’une éponge bien essorée. S’il est trop sec, vous pouvez l’arroser légèrement ou ajouter des matières vertes comme des épluchures de légumes. À l’inverse, s’il est trop humide, ajoutez des éléments secs comme du carton ou des feuilles mortes pour absorber l’eau en trop.
Une couverture (par exemple en bâche ou en vieux tapis) peut aussi aider à réguler l’eau en protégeant le tas de la pluie. Il faut trouver un bon équilibre pour un résultat efficace.
Utilisation d’activateurs de compost
Si vous souhaitez booster votre compost, vous pouvez avoir recours à des activateurs. Ces produits, souvent à base de micro-organismes ou d’enzymes naturelles, accélèrent le résultat en stimulant l’activité biologique dans le tas. Vous pouvez en trouver dans les magasins de jardinage ou les fabriquer vous-même à partir d’ingrédients simples, comme du purin d’ortie ou du fumier.
Une méthode plus naturelle consiste à ajouter des plantes riches en azote comme le trèfle ou la consoude. Ces plantes, lorsqu’elles sont intégrées au compost, agissent comme un accélérateur en augmentant l’activité des bactéries. De plus, elles l’enrichissent en nutriments.
Faut-il un composteur spécifique ? Les options pour composter chez soi
Pour composter efficacement, il est souvent recommandé d’utiliser un composteur, mais tous les modèles ne se valent pas. Selon la taille de votre espace, le type de matières que vous compostez et la place disponible, vous devrez choisir l’option la plus adaptée.
Choisir le bon composteur selon son espace
Il existe plusieurs sortes de composteurs, et chacun a ses avantages. Si vous avez un grand jardin, un bac à compost en plastique ou en bois est parfait. Ils peuvent stocker de grandes quantités d’éléments tout en étant bien aérés. Le modèle rotatif, quant à lui, est parfait pour ceux qui veulent un résultat plus rapide, car il permet de mélanger les déchets sans effort.
Il existe aussi des solutions de compostage plus petites pour ceux qui vivent en appartement, comme les composteurs d’intérieur ou le lombricomposteur. Ce dernier utilise des vers pour décomposer les matières organiques et est idéal pour les espaces restreints.
Construire son propre composteur
Si vous aimez bricoler, vous pouvez également fabriquer votre composteur à partir de matériaux simples comme des palettes de bois. Il suffit de monter un cadre carré avec quatre palettes, attachées ensemble avec du fil de fer. Ajoutez une petite trappe en bas pour recueillir le compost mûr plus facilement. Ce type de composteur est non seulement économique, mais aussi durable, et permet de composter de grandes quantités de matières.
L’alternative du lombricompostage
Le lombricompostage est une option parfaite pour les citadins. Il repose sur l’utilisation de vers qui décomposent rapidement les matières organiques. Le résultat est un compost riche en nutriments, idéal pour les petits jardins urbains. Ce système est compact, ne dégage pas d’odeur, et les vers sont étonnamment efficaces pour réduire les déchets de cuisine.
Quand et comment utiliser son compost : conseils pratiques
Après plusieurs mois de patience et d’entretien, votre compost est enfin prêt à être utilisé. Mais comment savoir s’il est vraiment mûr, et comment l’utiliser efficacement ?
Reconnaître un compost mature
Un compost prêt à l’emploi a une texture fine et friable, avec une couleur sombre proche du noir. Il ne doit dégager aucune odeur désagréable ; au contraire, il sent la terre humide. S’il contient encore des morceaux non décomposés, laissez-le encore un peu de temps avant de l’utiliser.
Comment utiliser le compost dans le jardin
Une fois mûr, vous pouvez l’utiliser pour enrichir la terre de votre jardin. Appliquez-le en surface ou mélangez-le à la terre du potager. Le compost améliore la composition du sol, renforce la rétention d’eau et anime la croissance des plantes. Vous pouvez l’utiliser comme paillage pour protéger vos massifs de fleurs ou l’incorporer directement dans les trous de plantation de vos arbustes ou arbres fruitiers.
Conclusion
Le compostage est accessible à tous, que vous ayez un grand jardin ou un simple balcon. En suivant ces conseils et en respectant les bonnes pratiques, vous obtiendrez un compost de qualité qui nourrira vos plantes tout en réduisant votre empreinte écologique. Il ne vous reste plus qu’à vous lancer !