L’article 750-1 du Code de procédure civile et la médiation

L’article 750-1 du code de procédure civile introduit de nouvelles obligations pour le règlement des litiges et favorise notamment la médiation comme mode de résolution amiable. Découvrez quels sont les litiges concernés par ces nouvelles obligations et les avantages de la résolution amiable.

Que vise la loi de programmation et de réforme de la Justice ?

L’article 750-1 du code de procédure civiles fait partie d’une réforme plus large de la justice programmée entre 2018 et 2022. L’objectif de cette réforme est d’optimiser l’allocation des moyens de la Justice sur des litiges complexes et de désengorger les tribunaux des litiges simples. Ces litiges peuvent être réglés sans passer par un juge, et de nouvelles obligations vont en ce sens.

Le constat était le suivant : l’engorgement des tribunaux engendrait des délais manifestement excessifs au regard de la nature et des enjeux du litige. Cela risquait de décourager les justiciables de faire appel à un juge et de formuler une demande en justice et donc de ne pas faire valoir leurs droits.

Pour y remédier, la loi de programmation et de réforme de la Justice inclut plusieurs volets : renforcement des moyens de la Justice avec des recrutements à certains postes, et développement des modes de résolution amiable pour encadrer le règlement des litiges en dehors des tribunaux.

Obligations de tenter une résolution amiable

L’article 750-1 du code de procédures civiles est entré en vigueur le 1er janvier 2020. Depuis cette date, il est désormais obligatoire de tenter une résolution amiable des litiges avant toute procédure judiciaire dans les cas suivants :

  • Tous les litiges du voisinage,
  • Tous les litiges portant sur un montant de moins de 5000 euros.

Si un dossier est déposé au greffe du tribunal sans contenir la preuve qu’une tentative de résolution amiable a été menée, ce dossier sera irrecevable et aucune audience avec le juge ne sera planifiée.

Cette obligation sous peine d’irrecevabilité est claire : pas de tentative amiable, pas de procédure judiciaire. Cela permet de traiter une grande partie des litiges en dehors des tribunaux et d’orienter vers un juge uniquement les dossiers qui n’ont pas abouti à un accord, et donc a priori les dossiers plus complexes ou les dossiers nécessitant un juge qui tranche et est en mesure d’imposer cette décision aux deux adversaires.

Cette réforme produit un autre effet important : elle officialise le fait qu’une lettre de mise en demeure n’a plus aucune valeur dans la plupart des cas. Seule la mise en demeure de payer conserve une importance dans les procédures de recouvrement de créances.

La mise en demeure n’est pas retenue comme un mode amiable par les tribunaux, et en mettant la pression de manière menaçante à la partie adverse, vous réduisez vos chances de renouer le dialogue et d’aboutir à un accord. Par ailleurs, il n’y a aucun suivi après l’envoi d’une mise en demeure, et si celle-ci reste sans réponse vous aurez juste perdu du temps et potentiellement le budget dépensé pour celle-ci.

L’article 750-1 favorise la médiation

L’article 750-1 favorise les procédures amiables pour désengorger les tribunaux, mais cet article précise aussi quelles sont les 3 procédures amiables retenues. Toute tentative amiable informelle ne peut servir de justification pour ensuite constituer son dossier et saisir le tribunal. Les 3 modes amiables de règlement des différents officiels sont les suivants :

  • Conciliation : la tentative de conciliation est menée par un conciliateur de justice, entraînant un accord ou non à l’issue d’une réunion de conciliation. En savoir plus sur la conciliation.
  • Procédure participative : la tentative de procédure participative est menée avec un avocat par partie, pour négocier et élaborer un accord amiable avec le soutien de deux avocats qui défendent chacun les intérêts de leur client.
  • Médiation : la tentative de médiation est menée par un médiateur qui guide les parties en conflit vers un accord qui leur donne satisfaction. Cet accord est formalisé via un procès-verbal de médiation, ou l’échec via une attestation d’échec acceptée par les tribunaux.

Face au manque de conciliateurs sur tout le territoire, et face au coût plus élevé de la procédure participative (les deux avocats perçoivent des honoraires), la médiation apparaît donc comme une alternative efficace, rapide, et moins coûteuse qu’un procès.

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À partir des éléments renseignés, nous envoyons un courrier recommandé avec accusé de réception à la partie adverse pour l’inciter à participer à la médiation. Puis, via un espace sécurisé, ou via une visioconférence si vous le souhaitez, vous échangez avec votre adversaire sous la supervision d’un médiateur.

Si vous parvenez à un accord, vous pourrez alors signer électroniquement votre procès-verbal de médiation, qui prend la même valeur juridique qu’une décision de justice après homologation. En cas d’échec, vous recevez alors une attestation d’échec d’entrée en médiation signée par le médiateur, qui vous permet de lancer une procédure judiciaire et de faire valoir vos droits.

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